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Je montai sur un escabeau d’escarmouche,
sur lequel un clou de girofle rouillé sur mon pied,
fit mouche.
Mon pied beau fit la moue, mes mains s’accrochèrent sur le rebord en mousse orange citron de la fenêtre, qui donnait sur les toits-nougatine de Paris.
Les pavés de pain d’épice brillaient de mille feux en couleur caramel chaud.
Mes yeux n’en croyaient pas leurs oreilles.
Le sang commençait à colorer doucement les marches de bois pourri, mais cela ne m’inquiétait en rien.
Je m’assis là, les yeux en étoiles pétillantes de bulles de Schweppes, sur la dernière halte.
C’était chouette.
Je resterais là à profiter du spectacle.
Du haut de mon échelle, la tête à travers la lucarne, je regardais la méduse cosmopolite crachant ses gerbes d’étincelles bleues électriques virevoltantes par delà son cœur blanc-turquoise d’arc à souder,
au-dessus d’un parterre,
éclectique.
Elle était là.
Trônant sur le ciel lait-grenadine, où des astres de chamallows fondants tombaient en une pluie de sons d’orgue électrique, jaunes, bleus, roses, rebondissant sur le sol et s’ouvrant en parapluie de roses rouges en épines de larmes d’argent brillant.
Le halo de brume blanc laiteux, auréolé d’un mauve guirlande de Noël, pétrissait la nuit ivoire à n’y voir rien.
Ses reflets venaient, s’éclatant sur mes prunelles ensorcelées.
On disait tout le temps que ça n’était qu’une légende, que ça n’existait pas, on racontait ça aux enfants pour qu’ils s’endorment, la tête pleine d’arômes de vanille, pour éviter les monstres, les fantômes en guenilles.
Moi, j’ai toujours dit qu’ils iraient se battre, là-haut.
Eh bien, je l’ai vu, le satellite de la Terre, très loin là-bas.
Et si près pourtant.
Et tout ça, en musique :
la dernière méduse électrique.
En train de crever la gueule ouverte sur les marches de mon escabeau. En arrière-plan, Sam COOKE chantait « wonderful world ».