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Je m'abandonne en battements d'mots, mon corps vrille, et peu à peu, j'me décompose en lettres virtuelles. Maintenant, sur le toit, je peux, dans l'vide...

sauter.

Me voilà. Entre deux tours, j'explose, et à travers le monde, ma prose et mon cœur pulsent dans les étoiles au d'ssus d'la ville, dans la nuit et dans les lumières de minuit...

j'explore.

Fourmis de tout instant dans la laideur de chaque moment, on saute le pied dans l'eau sur le bord caniveau, la boue sinueuse dégouline jusqu'aux égouts, où tout au bout, flotte et danse en tourbillons, une cocotte en papier.

Une manœuvre, et je m'éloigne dans les airs, la chaleur me possède. Y a comme une basse qui m'accompagne sur la portée d'mes orages et souligne la mélodie lancinante chaude de goudron. Peu importe si se ferment mes paupières. Avec l’œil de mon esprit, je guette, mes tourments aux aguets.

Par-dessus les toits, j'habille de mes mots habiles, et je drape vos immeubles, et de mes rêves, et de mes silences, je meuble.

En survol, la crevure des cheminées en vapeur d'intestins,

j'inhale.

En rase-mottes le long des berges, des quais, j'voudrais plus m'arrêter, jusqu'au bout, aller, sans jamais finir d'arriver, dans l'étang, me noyer.

J'fonce à travers le brouillard comme dans un film au son d'corbillard, et depuis là-haut, je vois les mornes figures en files indiennes, projeter sur les murs, leurs mines de croque-mort. Doucement, aveuglément, dans le lointain, jusqu'au fond, comme si la ville finissait dans une crevasse au bout d'un abîme, les dos courbés, sous le poids, engoncés dans leurs manteaux gris, comme sortis de la terre par milliers, ils avancent lentement, traînant leur mort collée sous leurs grolles de cauchemar ambulant.

J'me faufile, en équerre, en ligne droite, en virage, je file, les fenêtres défilent tout autour de moi, je vous vole, énergie vibratoire, que je puise au passage, j'aspire dans mon crâne tout c'qu'il y a. Je visite et j'observe tous les coins et recoins, j'plane et j'me laisse porter par le vent sur la musique des salauds.

Au fond d'ma carcasse, en sursaut gamma, le palpitant qui s'affole, à la recherche, je le sais, de la couleur dans le noir. Il est là, je le sens, incrusté au milieu d'un tas d'briques. Quelqu'un m'aurait dit qu'ça peut pas exister. Il s'ouvre en corolles, fines et belles et rouges comme des ailes.

Papillons.

Je sais pas. On dirait qu'ça stagne dans l'éther, son contraste tranche dans l'vif, d'un rouge sang.

Et sa robe

légère

accroche le mouvement

de la bise printanière.

Là,

offert à toi.

Le coquelicot dans la nuit...

Minuit sur la ville
Tag(s) : #DéraiLLages
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